Category Archive: Internationale

  1. Accord UE-Mercosur : Le MOC déplore un projet perdant-perdant

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    Négocié depuis de nombreuses années, un accord commercial a été signé, le 28 juin 2019, entre l’UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay).
    A écouter la Commission européenne, il semblerait que cet accord soit uniquement « gagnant-gagnant ». Pourtant, à y regarder de plus près, les sources d’inquiétudes sont malheureusement nombreuses et font craindre le scénario inverse.

    Les droits des travailleurs sont ainsi soumis à rude épreuve : plusieurs pays du Mercosur n’ont toujours pas ratifié certaines des Conventions fondamentales de l’OIT qui concernent les droits syndicaux les plus élémentaires et les plus fondamentaux. Et, triste habitude dans ce type d’accords commerciaux, le chapitre dévolu au développement durable et aux conditions de travail n’est pas contraignant. En cas de non-respect des dispositions contenues dans ce chapitre, aucune sanction n’est prévue.

    La suite du communiqué de presse de la présidente du MOC : 200125CPMERCOSUR

  2. Afric@fonck : le MOC de Liège offre 10 places pour la projection du film Sakawa

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    Le MOC de LHW vous propose de 10 places pour la projection du film « Sakawa » projeté à la Sauvenière le 6 juin prochain à 20h.

    Dans le cadre d’Afric@fonck, la MC organise le jeudi 6 juin à 20h au cinéma Sauvenière un ciné-débat autour du film « Sakawa » de Ben Asamoah.
    « Sakawa » est un terme Ghanéen désignant les fraudes par Internet, souvent combinées avec des rituels religieux. Le premier long-métrage documentaire du réalisateur belge d’origine ghanéenne Ben Asamoah parle de l’industrie qui est derrière les sites de rencontres frauduleux du point de vue des responsables. Il montre un contraste absurde entre la pauvreté du pays, la précarité dans laquelle tous les protagonistes vivent et l’eldorado qu’ils ont l’impression de toucher en amadouant les pauvres célibataires à l’autre bout du fil, qui pensent eux avoir affaire à de jolies jeunes filles.

    Vous souhaitez bénéficier d’une ou plusieurs places ? Contactez l’adresse suivante : lizin@mocliege.org en mentionnant vos noms, prénoms, ainsi que le nombre de places souhaitées.

    Plus d’infos : https://www.facebook.com/events/2317006925285493/

  3. Alternatives Solidaires : (re)Découvrez les revendications du MOC en vue des élections

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    Le 26 mai, les citoyens belges seront amenés à choisir leurs représentants fédéraux, régionaux et européens. Un enjeu de taille en prévision duquel le Mouvement Ouvrier Chrétien se mobilise autour de 11 revendications précises. Onze messages forts envoyés à nos dirigeants. A 23 jours du scrutin, nous vous proposons de les (re)découvrir.

    Pour des alternatives solidaires

    1. Réduire les inégalités par une fiscalité juste et solidaire ? C’est possible !
    Par une contribution équitable de l’ensemble des revenus, notamment du capital, en faveur du bien-être collectif, aujourd’hui et pour les générations futures.

    2. Assurer à chaque enfant une place d’accueil de qualité ? C’est possible !
    En instaurant un taux de couverture de 100% en Wallonie et à Bruxelles, avec des professionnel.le.s dotés d’un vrai statut.

    3. Offrir à toutes et tous un enseignement réellement égalitaire et émancipateur ? C’est possible !
    En assurant sa gratuité totale et effective et en luttant contre toute forme de discrimination scolaire.

    4. Garantir l’accès à un logement de qualité pour toutes et tous ? C’est possible !
    En commençant par instaurer un contrôle et un encadrement des loyers et en investissant durablement dans le logement public.

    5. Rendre sa vigueur et sa force d’émancipation à la démocratie ? C’est possible !
    En accordant le droit de vote à tou.te.s les citoyen.ne.s sans exception d’origine, en luttant contre toutes les formes de domination et de discrimination et en élargissant les « droits culturels » de toutes et de tous pour redynamiser la participation citoyenne.

    6. Assurer une politique d’accueil digne, humaine et solidaire ? C’est possible !
    En commençant par la suppression immédiate des centres fermés et la mise en place d’une procédure de régularisation permanente sous la responsabilité d’une commission indépendante.

    7. Travailler moins pour travailler toutes et tous et vivre mieux ? C’est possible !
    En développant des mesures concertées de réduction collective du temps de travail, avec maintien des salaires et embauches compensatoires.

    8. Répondre aux défis climatiques et environnementaux tout en créant de l’emploi de qualité ? C’est possible !
    En menant une politique ambitieuse d’investissement public, créatrice d’emplois durables et de qualité et répondant aux défis d’une transition écologique juste.
    Pour des alternatives solidaires !

    9. Assurer à toutes et tous une sécurité sociale solidaire, efficace et durable ? C’est possible !
    En assurant et en renforçant la pérennité du financement de la sécurité sociale par la mise en place d’une Cotisation sociale généralisée et en assurant l’égalité hommes-femmes dans les prestations par une harmonisation par le haut.

    10. Assurer à toutes et tous le droit à la santé ? C’est possible !
    En garantissant des soins de santé accessibles et de qualité et en faisant de la « santé » un indicateur central dans la mise en oeuvre et l’évaluation des politiques publiques, à tous les niveaux de pouvoirs.

    11. Assurer un travail décent et une protection sociale pour toutes et tous et partout dans le monde ? C’est possible !
    En intégrant ces deux exigences dans les politiques extérieures et de coopération au développement de la Belgique et de l’UE, en élaborant un traité international contraignant sur « entreprises et droits de l’homme », tout en travaillant sans relâche à l’élargissement des socles de protection sociale dans le monde.

    Découvrez le détail de ces revendications :

    Alternatives Solidaires

  4. Retour sur un voyage d’immersion Solidarité Mondiale en République Dominicaine du 8 au 23 novembre 2018

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    https://dev.petithanb.be/moc-old/IMG/jpg/batey.jpgLe 8 novembre dernier, un groupe de 12 personnes provenant d’organisations MOC sur Liège mais également de nos partenaires au Burkina Faso (CNTB, RAMS, MUFEDE) s’est rendu en République Dominicaine dans le cadre d’un voyage d’immersion organisé par Solidarité Mondiale à la rencontre des organisations sociales partenaires de l’ONG sur place.

    Au programme, quatorze jours de visites de terrain et de témoignages liés au travail d’AMUSSOL, CASC, CONAMUCA, FEI, MOSCTHA et TURISSOL[1]. De nombreuses rencontres effectuées d’est en ouest et du nord au sud du pays à la découverte de ces mouvements sociaux qui agissent dans le but d’améliorer l’accès à la protection sociale et aux soins de santé, le dialogue social et les droits des travailleurs, le développement d’un tourisme durable, les droits des femmes ou encore permettre aux communautés rurales de développer des activités complémentaires de revenus.

    Plutôt de que d’énumérer tout ce que nous avons découvert durant ce séjour, deux aspects du travail des partenaires de Solidarité Mondiale dans ce pays rendent particulièrement bien compte dans leur contraste de l’impression générale laissée par ce voyage.  

    Situation des migrants haïtiens dans les Batey

    Une partie de notre voyage aurait dû se dérouler à Haïti mais une situation très tendue liée à des manifestations contre le président en place et son gouvernement nous a contraint à annuler pour des raisons de sécurité.https://dev.petithanb.be/moc-old/IMG/jpg/clinique_mobile.jpg

    Formant une même île, Haïti et la République Dominicaine ont pourtant des situations et une histoire très différentes sur certains points (en termes géographiques et environnementaux, de passé coloniale, de langue et de culture…). Ces différences ont entraîné au final de grands écarts socio-économiques, nettement en défaveur d’Haïti, qui font que les situations de ces deux pays restent fortement liées avec notamment près de 700.000 migrants haïtiens présents en République Dominicaine, venus dans l’espoir de trouver du travail.  Nos rencontres, parmi les plus marquantes de notre voyage, avec les habitants des « Batey » Manolo et LaLouisia dans la province de Monte Plata et le Batey n°6 de Barahona, nous ont permis de nous rendre compte de cette réalité.  

    Les «Batey » sont à la base des campements mis en place par l’état dominicain dans les zones agricoles pour abriter les travailleurs des champs de cannes à sucre pour la plupart d’origines haïtiennes. L’exploitation de la canne à sucre a été une des principales ressources du pays pendant de nombreuses années mais la conjecture mondiale l’ayant rendue beaucoup moins rentable, cette culture a commencé à être privatisée à partir des années 90 puis laissée progressivement à l’abandon. Tout comme les habitants de ces Batey, qui y sont restés malgré tout faute de travail et de moyens de se déplacer, moins mobiles que les investisseurs.

    Présents depuis des dizaines d’années ou même nés dans ces Batey, ils restent pourtant officiellement haïtiens avec très peu de perspectives d’obtenir des papiers dominicains et sans plus d’attaches avec Haïti. Ils sont ainsi plusieurs centaines de milliers à vivre dans des conditions très précaires (en termes d’accès à l’eau potable, aux sanitaires, aux soins médicaux…) sans véritable statut, sans protection sociale, oubliés… en témoigne un homme de plus de 80 ans habitant depuis qu’il est jeune le Batey Manolo : « un pays qui vous accueil devrait pouvoir vous offrir un avenir mais moi j’ai juste coupé de la canne, coupé de la canne, coupé de la canne… ».  Des campagnes de régularisation ont tout de même été mises en place récemment par l’Etat Dominicain, mais comme nous l’a expliqué un autre habitant du Batey  Manolo, pour espérer être régularisé, et encore…provisoirement, ils doivent retourner en Haïti pour se procurer leurs actes de naissance, voyage qui coûte plus de 100$ alors qu’ils vivent avec à peine 1$ par jour…

    Face à cette situation, le MOSCHTA (Mouvement Socio-Culturel pour les Travailleurs Haïtiens), association partenaire de Solidarité Mondiale en République Dominicaine, soutient les habitants de ces Batey sous forme d’aide juridique pour l’obtention de papiers, d’accès à l’eau potable, de cliniques ambulantes, d’installation de latrines ou encore de services funéraires… la reconnaissance des droits des migrants haïtiens fait également partie des revendications politiques les plus importantes portées ensemble par les 5 associations partenaires de Solidarité Mondiale en République Dominicaine dont fait partie le MOSCHTA[2].

    Tourisme de masse, un aspect important de la République Dominicaine

    https://dev.petithanb.be/moc-old/IMG/jpg/casc.jpgCocotiers et plages de sable fin sont souvent les premières images qu’évoquent la République Dominicaine. De fait, depuis déjà pas mal d’années, le pays a fortement misé sur le tourisme de masse à tel point que ce secteur représente à l’heure actuelle presqu’un quart de son PIB et qu’il serait devenu, proportionnellement à sa taille, le pays qui génère le plus de bénéfices touristiques dans toute l’Amérique latine. Ainsi, les chiffres de croissance et de richesse du pays sont poussés à la hausse artificiellement car étant très mal répartis. Comme nous l’a dit un enseignant militant de la CASC de Santiago « De l’argent il y en a en République Dominicaine mais c’est de plus d’égalité dont le pays a besoin ».   

    Ce développement du tourisme de masse et des emplois qui vont avec, concerne principalement une petite partie du pays située sur la pointe occidentale de l’île, là où se trouve « Punta Cana », célèbre destination touristique emblématique de cette situation à tel point qu’elle possède son propre aéroport. Les principaux investisseurs propriétaires, actionnaires et exploitants des hôtels et des plages (pour la plupart privatisées) semblent être principalement des Italiens et des Espagnols (NH Group Hôtel…). Il faut dire que le pays ne manque pas d’attraits : avantages fiscaux, salaires mensuels autour de 250$, personnel souriant… L’offre touristique est donc très importante, c’est le moins que l’on puisse dire, avec de véritable villages hôteliers proposant des formules « All inclusive » et des milliers de chambres avec en coulisses de véritables armées au service du touriste : certains des plus gros complexes hôteliers comptent jusqu’à 3000 travailleurs ! L’équivalent d’importants hôpitaux en Belgique… Nous avons pu rencontrer des délégations syndicales de ces travailleurs du secteur touristique (hôtellerie, transports, boutiques d’artisanat, responsables des commerces de plages…) afin qu’ils puissent nous expliquer comment les travailleurs s’organisent pour essayer d’obtenir de meilleures conditions de travail.

    On s’en doute, les abords de ces villages hôteliers où vivent ces travailleurs font moins rêver les touristes. À 5 minutes à peine de ceux-ci, ce sont les mêmes quartiers populaires qu’on retrouve également dans l’arrière-pays : rues sales et bruyantes à peine goudronnées, sans trottoirs, bordées d’échoppes et d’habitations bricolées au travers desquels les fils électriques et la circulation anarchique essaient de se frayer un chemin…Pays de contrastes, comme nous le montre les brochures touristiques, et pas que paysagés…

    Un autre aspect lié au tourisme est que les Dominicains, faute de temps mais surtout de moyens, le pratique très peu au sein même de leur propre pays. Partant de ce constat, TURISSOL, une organisation partenaire de Solidarité Mondiale sur place, essaie de développer une offre touristique durable et accessible aux familles dominicaines. A l’ombre des grands « tours opérateurs », TURISSOL vise et défend un tourisme à taille humaine pouvant bénéficier plus largement aux communautés locales du pays qui possède bien d’autres richesses naturelles et culturelles que la seule zone de Punta Cana.

    [1] https://solidaritemondiale.be/Nos-partenaires-en-Republique.html

    [2] https://solidaritemondiale.be/Rendre-leur-dignite-aux-travailleurs-migrants-en-Republique-Dominicaine.html

  5. Retour sur un voyage d’immersion au Burkina Faso en 2015

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    Début février, un groupe de 12 militants et professionnels de la CSC, la Mutualité Chrétienne, Vie Féminine et la JOC de Liège ont participé durant 15 jours à un voyage d’immersion organisé par Solidarité Mondiale au Burkina Faso. La plupart n’étaient encore jamais allés dans ce pays mais  un voyage similaire avec d’autres participants a eu lieu il y a 5 ans dont le but était déjà de rencontrer sur place les partenaires de Solidarité Mondiale, la CSC et la Mutualité Chrétienne de Liège, découvrir leur action et en témoigner par la suite.

    Prévu au départ en novembre 2014, ce voyage a bien failli ne jamais avoir lieu. Entre les craintes liées à la propagation du virus Ebola et le soulèvement populaire d’octobre qui a réussi à faire tomber un pouvoir en place depuis 27 ans, nous avons finalement reporté le voyage début février 2015. Notre séjour s’est donc déroulé dans « un pays des hommes intègres » au début d’une transition démocratique pleine d’espoirs et d’inconnues qui devrait déboucher sur des élections dans moins d’un an. Dans ce contexte, voici quelques impressions qui viennent compléter celles de notre premier voyage en 2009. 

    La CNTB (Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina) 

    Principal partenaire à nous accueillir, il s’agit d’une des confédérations syndicales les plus importantes du pays, présente depuis les années soixante et forte de plus de 120 000 affiliés, elle essaie de rassembler une multitude de syndicats autonomes structurés par entreprises ou corporations. Plus que jamais, de nombreuses difficultés et enjeux concernent actuellement l’action syndicale de la CNTB :

    • Plus encore que lors de notre voyage de 2009, le pays continue de subir des fermetures d’entreprises nationales ou privées ainsi qu’une ouverture à la mondialisation qui ne laisse aucune chance à d’éventuels productions locales face à ce qui peut arriver moins cher de Chine ou d’ailleurs. De plus, l’extrême dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur ne facilite pas le travail syndicale : suite à 27 ans de pouvoir particulièrement ouvert aux investissements étrangers, pas une entreprise ou une mine derrière laquelle ne se trouvent des investisseurs français, libanais, canadiens, chinois ou qataris ; des routes, des projets d’approvisionnement en eau potable, des cultures financés par les américains, les japonais ou Taïwan sans parler des myriades d’ONG et de partenariats de Belgique ou d’ailleurs…Face à cette situation, quel sera la position du pouvoir qui devrait prendre place en novembre prochain avec un déficit budgétaire de l’état très important ? Certains délégués d’entreprises nous ont par exemple parlé de la nécessité urgente de modifier l’actuel code du travail entièrement tourné selon eux vers l’intérêt des investisseurs étrangers en dépit de celui des travailleurs.
    • Vu les conditions de pauvreté et la place minoritaire du travail salarié « formel » dans le pays, il est très difficile pour un syndicat comme la CNTB d’être financièrement autonome via des cotisations. Pour compléter ces dernières le syndicat reste dépendant des appuis extérieurs comme celui de Solidarité Mondiale et la CSC de Liège ou du soutien de l’Etat burkinabè. Dans ces conditions, le syndicat n’a par exemple pas les moyens de fournir des indemnités de grève et reste donc très limité dans ses moyens de pression. Cela explique en partie la priorité que la CNTB donne à la négociation et au dialogue avec les patrons même si cela va parfois à l’encontre d’une vision plus combative de l’action syndicale que nous pouvons avoir en tant que partenaires belges…
    • Autre moyen d’action privilégié par la CNTB : la formation, que ce soit au niveau des délégués d’entreprises mais également de centres de formations qualifiantes. Concernant ces derniers, nous avons pu visiter deux centres soutenus par la CSC de Liège , l’un à Dapelogo dans la périphérie de Ouagadougou qui propose des formations d’une année en couture ou construction de même qu’un restaurant entreprise de formation fraîchement inauguré situé dans les bâtiments de la CNTB.         
    • Un enjeu actuel important pour la CNTB est également de trouver sa place dans les changements politiques et sociaux que connait le Burkina Faso suite aux événements d’octobre :
      • Même si la CNTB se veut un contre-pouvoir apolitique, elle est consciente du poids plus important qu’elle devrait prendre dans la transformation sociale du pays. Ceci dans un contexte où les principaux déclencheurs du changement, la jeunesse et les plus démunis, semblent se reconnaitre de moins en moins dans le fonctionnement et les valeurs des syndicats qui en sont bien conscients.
      • Toutefois la CNTB, observant quotidiennement l’aggravation de la corruption politique et du manque d’emploi, prétend qu’elle interpelle depuis longtemps les dirigeants politiques sur les révoltes que cette situation ne pouvait qu’entraîner en alimentant la montée en puissance du mécontentement populaire en particulier des jeunes.
      • D’autre part, le vent de liberté qui souffle actuellement au Burkina doit être une opportunité pour la CNTB de se faire entendre au niveau du gouvernement de transition. Par exemple, en ce qui concerne deux revendications actuelles du syndicat : les militaires, une fois la transition achevée, doivent retourner à la caserne et l’État doit diminuer les taxes qui empêchent le prix du pétrole de suivre l’évolution internationale à la baisse.

    Réseau d’appui aux mutuelles de santé

    L’autre partenaire à nous accueillir était le RAMS, Réseau d’Appui aux Mutuelles de Santé, principalement soutenu par la Mutualité Chrétienne de Liège et Solidarité Mondiale. Ce réseau  encadre et structure en antennes locales de nombreuses mutuelles qui représentent près de 37.000 bénéficiaires.

    • Nous avons pu relever une nouvelle fois à quel point les mutuelles locales, appuyées et structurées par le RAMS au niveau communal, sont portées par la mobilisation de groupes de militants. Qu’il s’agisse de groupes de femmes ou de cultivateurs de contons avec des représentants par village ou encore de travailleurs d’une même entreprise. Dans ce dernier cas, un exemple  intéressant nous a été donné lors de la visite d’une entreprise de transformation industrielle de métaux dont le patron a pris en charge l’affiliation de ses travailleurs à la mutuelle locale, les membres de celle-ci gèrent même l’infirmerie au sein de l’entreprise. Visiblement les différentes formes d’adhésion possibles à ces mutuelles  (individuelle, par chef de famille ou par personnes groupées en association) permettent de s’adapter efficacement au contexte culturel, urbain ou rural du Burkina.
    • Toutefois les difficultés restent nombreuses pour le développement des mutuelles de santé au Burkina Faso :
      • Un taux de recouvrement qui reste faible tant le système de cotisation se heurte à des problèmes de pauvreté et de culture : la tendance à considérer que « cotiser c’est appeler la maladie », à ne payer que pour obtenir directement des soins en cas de nécessité sans parler de l’accessibilité parfois très limitée de ceux-ci même en ayant cotisé… face à cette situation le RAMS investit énormément dans la sensibilisation au niveau local que ce soit dans les écoles, sous forme de pièces de théâtre ou encore d’émissions radio. Le RAMS négocie et collabore également avec de nombreuses mairies et centres de santé locaux afin d’essayer d’y améliorer l’offre de soins.
      • Vu le manque de moyens, d’autres difficultés très concrètes sont également rencontrées sur le terrain : le manque d’outils informatiques pour réaliser les collectes de cotisations fait que celles-ci sont compliquées et prennent du temps ce qui empêche de les fractionner davantage pour les rendre plus accessibles financièrement. Le manque de moyens pour réaliser des cartes d’adhésion avec photos afin de limiter la fraude est un autre exemple de difficulté…

    Cohabitation ethnique et religieuse

    Pour finir, on souhaite mettre en avant l’admirable cohabitation religieuse et ethnique que l’on a pu une nouvelle fois apprécier au Burkina Faso surtout vu l’actualité internationale liée au fanatisme religieux et la proximité de ce pays avec le Mali. Durant nos rencontres nous avons pu observer à quel point chrétiens et musulmans vivent, prient, travaillent ou se marient entre eux sans que cela ne semble poser de problème.

    Une des raisons en est peut-être que la religion n’est qu’une composante de l’identité des burkinabés parmi bien d’autres (traditionnelles, ethniques ou géographiques…) et que, malgré toutes les difficultés qu’ils connaissent, les Burkinabès réussissent à maintenir vivantes certaines de leurs valeurs et traditions, notamment via les réseaux de chefs coutumiers, qui paraissent d’efficaces remparts au radicalisme et à la violence. Espérons que cela puisse durer face à une mondialisation subie, inégale et destructrice de lien social de par la misère et le manque d’emploi qu’elle engendre. Tenant compte également du mécontentement exprimé dans la rue en octobre dernier d’une partie de plus en plus pauvre et jeune de la population pour qui les élections prévues fin 2015  devront répondre à beaucoup d’attentes et d’espoir de changement…

     

     

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