Ceci n’est pas un « Tax Shift »
Le Mouvement ouvrier chrétien a pris connaissance des mesures prises par le gouvernement Michel dans le cadre de ce qu’il appelle un « tax shift ».
Pour le MOC, à la lecture des informations disponibles (et sachant que subsistent encore, pour l’heure, de nombreuses zones d’ombre), il n’est nullement question de parler de « tax shift ». La réforme tant attendue devait en effet avoir pour objectif d’aboutir à un système de contribution fiscale plus équitable et plus redistributif, en faveur de l’emploi et d’un juste financement de la sécurité sociale et des services publics.
Or, à ce stade, nous devons bien constater que les « bricolages » fiscaux imaginés par le gouvernement fédéral ne favorisent en rien la justice contributive. Que du contraire !
L’accroissement de la compétitivité des entreprises reste ici, encore et toujours, l’obsession d’un gouvernement définitivement à la solde du monde patronal. Le social ne semble n’avoir d’autre intérêt que celle d’une variable d’ajustement.
Certes, quelques mesures visant l’une ou l’autre forme de taxation du capital semblent envisagées (augmentation du précompte, mesures contre la spéculation), mais tout en restant superficielles et nébuleuses. Pour le reste et pour l’essentiel, c’est le budget de la sécurité sociale qui est mis à contribution (via une diminution non conditionnée des cotisations sociales patronales), c’est le pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux qui est encore une fois mis à mal (via l’augmentation des accises et l’augmentation de la TVA sur l’électricité) et c’est, plus globalement, notre modèle d’Etat social qui se voit encore davantage fragilisé.
Avec ce faux « tax shift », qui n’est sur le fond qu’une pathétique opération de communication, le gouvernement Michel rate encore une fois l’occasion de rencontrer l’aspiration de justice et les besoins des travailleurs, des allocataires sociaux et de la majorité des citoyens.