Crise des personnes sans papier : la responsabilité incombe au gouvernement dans son ensemble
Le MOC exhorte l’ensemble du gouvernement à trouver une solution rapide et négociée avec les grévistes de la faim. C’est la responsabilité de tous de mettre fin aux jeux cyniques et d’éviter un drame.
Chaque jour qui passe nous rapproche d’une issue tragique pour les personnes sans papier en grève de la faim à l’Église du Béguinage, à l’ULB et à la VUB. Ils et elles résistent encore par la force de leur courage et de leur dignité. Mais nous savons tous que les heures sont à présent comptées.
Depuis des années le MOC et ses organisations sensibilisent, mobilisent et interpellent les responsables politiques pour qu’une solution humaine et juste soit trouvée, avec des critères objectifs et permanents inscrits dans la loi pour que le dossier de chaque personne soit traité équitablement. Depuis des mois, nous sommes présents aux côtés des grévistes, avec de nombreuses associations de la société civile, pour que le Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi, réponde à leur demande légitime. Depuis des jours, nous sommes toutes et tous accrochés à l’espoir que Sammy Mahdi apporte des solutions. De leur côté, les grévistes ont fait des propositions réalistes.
Aujourd’hui, force est de constater qu’aucune proposition de la Vivaldi ne prend cette direction. Nous sommes indignés et lassés d’assister, jour après jour, à l’absence de dialogue de la part de nos autorités et de voir ces jeux politiques qui se solderont de toute façon par la honte des femmes et des hommes politiques qui ont refusé de bouger en proposant des solutions qui soient acceptables au regard de valeurs de solidarité, de justice et d’équité et au regard de la Déclaration des droits humains de 1948. Ce sont ces mêmes jeux, sur le dos de vies humaines, qui font progresser l’extrême droite et ses idées.
Aucun gréviste de la faim ne s’engage dans un tel combat s’il n’a pas été poussé à bout par un gouvernement incapable de faire évoluer les propositions. Car rappelons-le, la problématique des personnes sans papier n’a pas démarré il y a 60 jours quand ces femmes et ces hommes ont commencé une grève de la faim, ni même lors les premières occupations au Béguinage et sur les sites universitaires de l’ULB et de la VUB. Le problème est structurel et connu depuis plusieurs années et il a pris une tournure particulièrement aiguë lorsque la pandémie a éclaté. Cela fait donc plus d’un an que nous attendons de la part du gouvernement qu’il débloque la situation. Il est inacceptable de rester coincé dans une telle impasse alors qu’il y a une urgence humanitaire extrême et que nos autorités ont eu le temps de s’emparer du dossier.
C’est pourquoi le MOC exhorte l’ensemble du gouvernement à trouver une solution rapide et négociée avec les grévistes et à arrêter de se renvoyer la responsabilité comme c’est le cas aujourd’hui. Les calculs politiciens à court terme ne pèseront pas bien lourd face au jugement de l’Histoire.
Ariane Estenne, présidente du MOC