Les Équipes Populaires ont un nouveau président…

Guillaume Lohest a été élu nouveau président des Équipes Populaires à l’issue du Congrès virtuel qui s’est tenu le 14 novembre dernier. Il prendra ses fonctions en janvier 2021 pour trois ans, succédant ainsi à Paul Blanjean, prochainement en fin de carrière.

Guillaume Lohest, 36 ans, habite la région de Ciney. Il avait été engagé il y a cinq ans aux Équipes Populaires en charge des études et de la formation, après avoir été enseignant, puis éditeur et animateur en éducation permanente  plusieurs années chez Nature & Progrès.

Après ses remerciements envers tou.te.s les militant.e.s et collègues, Guillaume a exprimé sa sincère reconnaissance envers un mouvement qu’il qualifie « d’extrêmement chaleureux », une vertu dans laquelle il compte puiser sa force. Et il lui en faudra… car le contexte de société actuel n’est pas des plus radieux.

Celles et ceux qui connaissent Guillaume savent qu’il aime les mots. Et les deux mots qu’il a choisis pour qualifier son état d’esprit sont lucidité et conviction. « Lucidité, car dans la situation que nous vivons, nous sommes confrontés à un sentiment d’insuffisance de notre action face aux enjeux sociaux et climatiques qui deviennent criants. Mais ceux-ci sont tellement importants que cela nous pousse à aller de l’avant, à en faire plus, et avec d’autres… La lucidité, c’est reconnaître que nous ne pouvons rien tout seuls, ce qui est le propre de la vie démocratique, plurielle. » Et Guillaume est persuadé que « nous sommes là où nous devons être, c’est-à-dire dans l’action locale de proximité, parmi les réalités de vie. ».

Pour le deuxième mot, il a eu une hésitation. « J’aurais pu choisir Colère car c’est un atout quand elle est guidée par un désir collectif de démocratie et d’égalité. Mais elle est aussi un risque, car la colère brute et la soif de collectif peuvent être les ingrédients du fascisme. Sans les valeurs que l’on défend, la colère peut basculer du mauvais côté… » Le populisme -et sa dérive ultime, le fascisme- sont en effet une des questions qui préoccupent Guillaume. Il a d’ailleurs récemment écrit un livre sur ce sujet[1].

Il a donc choisi un autre mot : Conviction. Une conviction de plus en plus en plus ancrée chez Guillaume est qu’aucun changement de société, social ou écologique, ne pourra s’opérer sans réduction drastique des inégalités. « Car vivre dans un bain d’inégalités crée de la pauvreté, de la méfiance, de la rivalité, de la frustration, de la colère non constructive. Je suis de plus en plus persuadé que réduire les inégalités est une priorité absolue à tous niveaux, y compris celui du changement climatique. Car les inégalités, démesurées, bloquent toute possibilité de faire société autour d’un projet commun, d’un désir commun. »

Guillaume Lohest est cependant lucide et modeste. « L’impact de notre action est difficilement quantifiable, mais j’en mesure chaque jour le sens et la pertinence quand j’observe la diversité, la richesse de nos quelques 150 groupes et projets actifs en Wallonie et à Bruxelles. Nous sommes l’un des éléments de la grande toile associative et de la démocratie culturelle».

Merci à Guillaume d’avoir accepté de relever le défi de coordonner l’action du mouvement et d’y apporter un souffle nouveau.

[1] Entre démocratie et populisme, 10 façons de jouer avec le feu, Guillaume Lohest. Coédition Couleurs livres et Équipes Populaires, 2019.

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