Congrès CSC Liège Huy Waremme : 250 participants se sont penchés sur les défis de la digitalisation
Dans la foulée d’un long processus de réflexion sur la digitalisation, le Congrès fédéral de la CSC Liège Huy Waremme s’est penché, le 17 février, sur les défis syndicaux posés par les nouvelles technologies. Il s’est penché sur la manière de les relever en réduisant les inégalités. « Faire comme si rien n’évoluait serait la pire des choses. Bien sûr, les mots « robotique », « digitalisation », « numérisation »… font peur. Les questions sont nombreuses. Les changements sont rapides tant dans la vie quotidienne que dans les entreprises. Y réfléchir est un choix audacieux et nécessaire. Nous devons nous positionner comme syndicat prêt à affronter les défis de la digitalisation et de la numérisation dans les entreprises et la nouvelle économie ». D’entrée de jeu, Gaëtan Stas, président fédéral de la CSC Liège-Huy-Waremme, définit pour les 250 militants réunis à Liège le 17 février dernier l’objectif principal de leur congrès fédéral.
La formation, un enjeu central
Etape d’un long processus, le congrès a été précédé de conférences-débats, d’ateliers et démonstrations de nouvelles technologies, de visites d’entreprises, de formations… Les processus d’innovation suscitent toujours des résistances au changement, des problèmes de réorganisation, des jeux de pouvoir, etc. Le Lentic (centre de recherche et d’intervention de l’ULg) a aidé la CSC à les mettre en lumière. Il a interrogé les militants sur leurs réalités de terrain, et en a développé la « photographie » au Congrès. Des ateliers ont alors tracé des pistes d’action et d’avenir.
La formation et la qualification professionnelle des travailleurs avec et sans emploi sont plus que jamais un enjeu central, de même que l’augmentation des compétences des élèves et des jeunes, notamment via les centres de technologie avancée. Majeur lui aussi, le rôle des délégués que les militants refusent de voir remplacés par des bornes numériques ! Ce rôle exige lui aussi une formation pointue car les enjeux sont de plus en plus complexes et les négociations mobilisent des connaissances multiples (législation, nouvelles technologies, organisation du travail, etc.). Comment adapter la concertation sociale au numérique ? En partant des conventions collectives de travail (CCT) qui existent et en les adaptant, répondent les militants. En matière de bien-être au travail, par exemple, ils jugent la législation actuelle trop floue. De nombreux pièges doivent être évités, tels l’isolement des nouveaux travailleurs, la surveillance excessive via la géolocalisation, le temps de travail…
Notre rêve pour les travailleurs
Soucieux de l’avenir de l’emploi, les militants demandent une évaluation du nombre d’emplois perdus pour chaque secteur et la recherche d’alternatives. Enfin, s’ils soutiennent l’économie collaborative, ils se méfient de l’économie de plateforme.
« Il faut redéfinir notre rêve pour les travailleurs de demain. Nous vivons une période de bouleversements de nos repères, et ce sera le thème du congrès fédéral de 2019. En mai prochain, le congrès wallon débattra des défis de demain pour notre Région. On n’arrêtera pas la machine, il faut donc se préparer pour avancer en réduisant les inégalités, affirme Marc Becker, secrétaire national. Nous y travaillons déjà chaque jour. L’accord interprofessionnel que nous avons signé ne reprend pas tout ce que le gouvernement nous a volé, mais c’est un signal fort de solidarité. On a fait un pas en avant ».
Jean-Marc Namotte, secrétaire fédéral, conclut : « Comme disait Ford, se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est une réussite. Les lignes de production intelligentes, les plateformes, la numérisation bouleversent notre monde. Il nous appartient de construire les réponses appropriées en matière de temps de travail, de santé, de financement des services collectifs et de la sécurité sociale, de rôle du syndicat… Nous avons fait de nombreuses découvertes qui doivent nous permettre de rester en phase avec la réalité et de faire toujours mieux entendre la voix de tous les travailleurs ».