Des vœux 2015 au goût amer… mais porteurs d’espoirs !

Il est aujourd’hui particulièrement difficile pour le MOC de vous souhaiter une
« bonne » année alors que…

…depuis le 1er janvier de cette nouvelle année, entre 17.000 et 27.000 sont exclues du chômage suite à la décision du précédent gouvernement fédéral de limiter à trois ans maximum les allocations d’insertion ;
… de nombreux jeunes sans emploi risquent de devoir rester chez leurs parents, faute d’allocation d’insertion ;
… les travailleurs vont voir leur pouvoir d’achat diminuer à cause d’un saut d’index de 2% ;
… un nombre important d’entre nous se verra dans l’obligation de travailler plus longtemps à cause du recul du passage à la retraite à 67 ans ;
… vos soins médicaux vous coûteront plus cher chez certains médecins spécialistes ;
… les mesures d’économie à la SNCB toucheront navetteurs et travailleurs ;

2015 est donc marqué par le sceau de l’austérité.
Un tableau très noir qui ne doit pas empêcher le MOC d’espérer
Dans ces moments difficiles, il est en effet bon de se reposer sur
ses fondamentaux. Ceux du MOC, c’est la lutte contre les inégalités,
pour la solidarité, pour le progrès social et pour une société durable.

C’est pour cela que nous nous battons et que nous allons continuer
à nous battre, en tant que mouvement social.
Se battre contre l’injustice de ce gouvernement
Cette injustice est évidente à plusieurs niveaux et particulièrement
au niveau des mesures fiscales de l’accord de gouvernement. Elle est
dénoncée avec force par la CSC et par le front commun.

Il existe un déséquilibre flagrant dans l’effort demandé. Il n’y
a en effet aucun signe de glissement substantiel de la fiscalité du
travail vers le capital, les plus-values ou les grandes fortunes.

L’actualité quotidienne (Luxleak, Omega Pharma,…) nous
montre à quel point des milliards d’euros échappent, parfois en
toute impunité, aux caisses de l’Etat, empêchant un nécessaire
rééquilibrage des efforts.

L’injustice est partout dans l’accord de gouvernement : notamment
dans la priorité accordée à la lutte contre la fraude sociale
plutôt que fiscale. C’est dogmatique car la lutte contre la fraude
sociale n’est pas plus rentable pour les caisses de l’Etat que la lutte
contre la fraude fiscale.

L’enjeu de ces mesures est énorme puisqu’elles creusent encore
un peu plus le niveau des inégalités. Le dernier rapport de
l’OCDE révèle d’ailleurs que « toute amplification de ces inégalités
fait chuter la croissance économique. L’une des raisons en est que les
plus défavorisés se trouvent moins à même d’investir pour s’instruire.
Corriger les inégalités peut rendre nos sociétés plus justes et nos
économies plus fortes ».
Se battre contre l’inefficacité économique de ce gouvernement
Rappelons-le, ce n’est pas pour rien que la Belgique a mieux résisté
à la crise que la majorité des pays européens. Nous le devons à l’efficacité
et à la solidité de notre modèle social, acquis de haute lutte,
qui a rempli convenablement sa fonction d’amortisseur.

A l’efficacité de notre modèle social, il faut opposer l’inefficacité
économique des mesures prônées par le gouvernement.

Celui-ci choisit l’austérité à tout va au moment même où des
instances comme le FMI reconnaissent qu’elles se sont sans doute
trompées (voyez la Grèce, l’ Espagne,…).

Le gouvernement avance donc à contre-courant à double titre :
1. En s’attaquant aux couvertures sociales qui nous ont épargnés de la crise
2. En prenant des mesures d’austérité au moment même où elles
commencent à être remises en cause.

Ainsi, d’après l’économiste Mark Blyth : « Les politiques d›austérité
produisent la plupart du temps un effet contraire à celui recherché. Elles
cassent le moral des acteurs, suspendent la décision d’investissement,alourdissent les dettes au lieu de les réduire et retardent le moment de la reprise. Pire, elles creusent les inégalités. L’ascenseur social se bloque et les classes moyennes sont entraînées sur la pente du décrochage. »

Comme dans les années Tatcher, il est dit qu’ « il n’y a pas d’alternative
» ! C’est faux ! La seule raison qui peut pousser ce gouvernement
à agir de la sorte, c’est sa volonté dogmatique de casser notre modèle
social au profit des plus forts.

L’efficacité des mesures gouvernementales ? Oui, mais au service
des plus riches !
Se battre contre les incohérences de ce gouvernement
En plus d’être inefficace et injuste, ce gouvernement est incohérent.
Citons quelques exemples de mesures.
La mobilité est unanimement pointée comme un enjeu majeur de notre pays ? Le gouvernement sabre de manière radicale dans les budgets de la SNCB ;
On invite les travailleurs à travailler plus longtemps via la réforme des pensions ? Le gouvernement rogne sur les crédits-temps et supprime le bonus pension ;
Un saut d’index de 2% pour les travailleurs ? On déplafonne les salaires des dirigeants des entreprises publiques ;

Vers une société de la division
Derrière ces mesures inefficaces, injustes et incohérentes se cache une
vision uniquement dogmatique. Celle du moins d’Etat, accompagnée
d’une moindre protection sociale, le tout au profit du marché.

La plus grande crainte du MOC réside dans l’idée que l’actuel gouvernement
utilise l’ensemble de ces mesures d’austérité pour changer
notre modèle. Pour renoncer à la cohésion sociale.

Il s’agit clairement d’une logique de division.
Les actes du gouvernement, quelle que soient ses domaines d’action
visent à opposer les bons et les mauvais. Les travailleurs et les allocataires,
les bien-portants et les malades, les Belges et les étrangers.

C’est une logique qui va exactement à l’inverse de ce que les différents
acteurs de notre société ont construit dans le passé : un modèle
de concertation sociale basé sur la solidarité et la recherche du bien
commun. Le gouvernement nous propose une société de la division.

Et celle-ci contient les germes d’une crise plus profonde encore.
Celle de notre modèle démocratique.
Bonne année !
Malgré ces voeux au goût amer, le MOC ne baisse pas les bras. Nous
sommes en résistance. Ce que nous souhaitons, pour cette année
2015, c’est face à tant d’inquiétudes, rappeler nos fondamentaux :
c’est la lutte contre les inégalités, pour la solidarité, pour le progrès
social et pour une société durable.

Ce sont des combats à mener à tous les niveaux de pouvoir : tant
régional et communautaire que fédéral.

Rappeler aussi que rien n’est inéluctable. Loin de cette société de
la division qui nous attend si l’on ne fait rien, qu’il nous faut défendre
notre modèle solidaire.

Ne nous laissons pas nous diviser !
Battons-nous donc pour des emplois stables et convenables, pour
des efforts justement répartis, pour des politiques d’investissement
fortes dans les services publics et des domaines comme l’enseignement,
la recherche. Ces domaines qui préparent nos générations futures
à un mieux-être, à un meilleur vivre ensemble.

Ce combat, au-delà des revendications, c’est un combat que le
MOC mène chaque jour en appliquant les principes de l’Education
Permanente.
Concrètement, en 2015
La Protection Sociale sera le thème de la Semaine sociale du MOC et de la campagne de WSN Solidarité Mondiale (en partenariat avec d’autres ONG)
Le thème de la campagne du CIEP sera « La Culture : moteur d’émancipation », en lien avec les actions alternatives menées dans le cadre de Mons 2015.

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