Le parcours d’intégration pour les primo-arrivants. Bonne idée ?

Au cœur de l’actualité de ces derniers mois, le débat relatif au parcours d’accueil et d’intégration a connu plusieurs rebondissements (notamment en ce qui concerne l’utilité de le rendre obligatoire ou non).
A l’heure actuelle, le décret devant régir celui-ci est toujours en projet.
L’objectif de ce parcours est de fournir à la personne le soutien et les informations nécessaires pour mener sa vie dans notre région, en toute autonomie.
Le parcours d’accueil concernera toute personne étrangère séjournant en Belgique depuis moins de trois ans et disposant d’un titre de séjour de plus de trois mois, à l’exception des citoyens d’un Etat membre de l’Union européenne, de l’Espace économique européen et de la Suisse ainsi que les membres de leurs familles.
Ce parcours se déclinera en 4 axes.
1/ L’accueil au sein du BLAPA (Bureau Local d’Accueil des Primo-Arrivants). Il s’agit du premier accueil. Dès le moment où le primo-arrivant s’inscrira dans une commune de la région de langue française, cette personne recevra l’information nécessaire relative au parcours d’accueil et sera orientée vers le Bureau d’accueil compétent. Le primo-arrivant est tenu de se présenter à cet accueil dans un délai de 3 mois à dater de son inscription dans sa commune. Cet accueil obligatoire sera personnalisé.
2/ Une formation à la langue française en fonction des besoins : le dispositif s’appuie sur l’offre de formation existante
3/ Un module de formation à la citoyenneté : Des informations de base seront apportées sur les droits et devoirs de tout citoyen, sur le fonctionnement de la société en général, sur les relations sociales dans notre pays et sur le fonctionnement des institutions publiques pour pouvoir participer pleinement à la vie sociale, associative, et culturelle.
4/ Une orientation socio-professionnelle.
En janvier dernier, le Bureau politique du MOC a pris position sur la question. Comme vous avez pu le lire dans la position du MOC ci-dessus, la mise en place de ce parcours nous pose question et ne nous semble pas LA solution aux différents problèmes « d’intégration ». Il est urgent de mener un débat plus global sur les politiques d’intégration avec une
approche politique globale et multidimensionnelle des problèmes vécus ou subis par les populations d’origine étrangère.
Au delà, des questions de fond, il nous semble qu’il y a également des questions à soulever sur la forme.
Le CRIPEL s’est associé au CPAS de Liège et à la ville de Liège pour lancer un projet pilote dans le cadre du parcours d’accueil et d’intégration des primo arrivants. En effet, le Gouvernement wallon a cofinancé des projets-pilotes introduits par trois centres régionaux d’intégration (La Louvière, Liège et Namur) afin de tester la faisabilité du parcours, dans le cadre d’un appel à projet du Fonds Européen d’Intégration (FEI).
Au sein de la coordination d’Ici d’Ailleurs (coordination qui rassemble les mandataires du CRIPEL proches du mouvement), nous trouvons que le projet pilote du parcours d’accueil et d’intégration, tel qu’il est présenté dans sa mouture actuelle pose déjà de nombreuses questions par rapport au public concerné, aux moyens débloqués, au risque de modifications des missions du CRIPEL…
A titre d’exemple, le parcours d’accueil concernera a priori toute personne étrangère séjournant en Belgique depuis moins de trois ans et disposant d’un titre de séjour de plus de trois mois. On ne prend donc pas en compte les sans-papiers, les personnes présentes sur le territoire depuis plus de 3 ans, les citoyens européens, …
Au départ du constat que tous les organismes de formation concernés n’arrivent déjà plus à répondre aux demandes, ne risque-t-on pas d’assister à un glissement de public au sein des associations avec les personnes du parcours qui pourraient être intégrés au sein des groupes des associations et ce, aux dépens des personnes qui ne rentrent pas dans le cadre du parcours.
De plus, les personnes seront réorientées vers les structures adéquates, mais vu que l’offre est déjà insuffisante sans le parcours, il faut absolument mettre en place des moyens supplémentaires pour les associations partenaires ! Si les « files d’attente » pour suivre une formation en langue française sont déjà très importantes en région liégeoise, comment dès lors proposer des solutions pertinentes aux personnes concernées ?
Pour prolonger la réflexion :
Au delà, de sa réflexion sur le parcours d’intégration pour les primo-arrivants, le gouvernement a également modifié le Code de la nationalité belge par la loi du 4 décembre 2012. Ce nouveau code rend l’accès à la nationalité belge beaucoup plus difficile.

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