Mobilisation pour la Journée internationale de lutte contre le sans-abrisme : les sans-chez-soi ne sont pas des sans-droits
Le 10 octobre à Namur, le Syndicat Autonome Liégeois des Sans chez-soi Actifs (S.A.L.S.A) a organisé une mobilisation devant le Parlement wallon pour appeler une action politique forte afin de lutter contre le sans-abrisme.
Photo : Michel Wittek – Tous droits réservés
Aux côtés du Rassemblement Wallon de Lutte contre la Pauvreté, Solidarités Nouvelles – Droit Au Logement de Liège et de Charleroi, Periferia, le C.I.E.P. Liège, ATD Quart-Monde, le Front Commun des SDF et le Rassemblement Wallon du Droit à l’Habitat, cet évènement a rassemblé des personnes sans chez-soi venant de plusieurs localités de la région wallonne. De plus, les personnes sans chez-soi ont été rejointes par les travailleuses et travailleurs du secteur de l’accueil (abris de jour, abris de nuit, maison d’accueil, …) pour marteler la nécessité de conserver et prolonger les moyens alloués pour leur emploi. En effet, pour le S.A.L.S.A. les conditions de travail du secteur des lieux d’accueil et services d’aides aux sans-abris ont un impact direct sur les perspectives de vie des personnes sans chez-soi. Il était donc important de porter ensemble les revendications de l’AMA (Association des Maisons d’Accueil) et de l’ARCA (Fédération des services d’accueil et d’hébergement).
La Belgique s’engage, mais les résultats ne suivent pas
En juin 2021, la Belgique signait la Déclaration de Lisbonne, s’engageant ainsi à mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030. Depuis cette date, le nombre de personnes sans domicile n’a fait qu’augmenter. En mars 2024, le dénombrement coordonné par la Fondation Roi Baudoin, la UCLouvain CIRTES et la LUCAS KU Leuven a estimé à presque 50 000 le nombre de personnes exclues du marché du logement et concernées par l’absence de chez soi, dont 25 % d’enfants en Wallonie et plus de 30 % en Flandre et en Communauté germanophone.
« Le sans-chez-soirisme n’est pas une fatalité. », comme le rappelle Olivier Vangoethem, ancien sans-abri et membre du SALSA : « La Finlande a réussi à réduire drastiquement le nombre de personnes mal-logées. Donc cela est possible. Afin de mettre en place les bonnes solutions, il est important d’avoir le regard des personnes concernées elles-mêmes. »
Porter la cause des « sans chez-soi » au Parlement wallon
Les objectif de cette manifestation étaient de rendre visible la question du sans-abrisme dans l’espace public et transmettre aux ministres wallons du logement, Madame Neven, et des solidarités, Monsieur Coppieters, plusieurs demandes afin d’améliorer les conditions de vie et l’accès à un logement pour les « sans chez-soi ».
Ces revendications ont été construites par les personnes sans chez-soi, sur base de leur parcours et de leurs réalités actuelles :
- Un contrôle plus ferme du prix des loyers et une augmentation du nombre des logements sociaux
- Le gel des dettes pendant 5 ans pour les personnes qui sortent de la rue
- La suppression du statut cohabitant pour ces personnes et ceux qui les hébergent.
La délégation des personnes sans chez-soi reçue par les ministres a appuyé chacune des revendications par un témoignage courageux.
Vous pouvez prendre connaissance du détails de ces revendications et témoignages en cliquant sur le lien suivant : Dossier argumentaire et témoignages
Les échanges avec les ministres ont été intéressants dans la mesure où , dès le début de la législature, les réalités des mal-logés ont pu se faire entendre.
Pour terminer cette journée, les manifestant.e.s ont pu se retrouver autour d’un sandwich et d’une tasse de café pour échanger leurs impressions et leurs envies de mobilisations.
L’union dans l’action a été soulignée : union entre travailleurs du secteur et les sans chez-soi ; union entre les sans-chez soi de différentes localités wallonnes. Une forte envie : capitaliser sur cette mise en réseau avec l’appui du Rassemblement Wallon du Droit à l’Habitat.
Extrait du journal de La Première radio.