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  1. La vie dans nos Centres d’insertion socio-professionnelle : une année dans un contexte de pandémie

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    Depuis plus d’un an, le fonctionnement de nos sociétés est fortement perturbé par la gestion du coronavirus.  Depuis plus d’un an, les Centres d’Insertion Socioprofessionnelle sont suspendus aux décisions de l’autorité de tutelle, à savoir la Région Wallonne.  Nous sommes allé à la rencontre de travailleur.euse.s du centre de formation Alter Form et L’Agora pour les entendre sur cette année si particulière.  Au moment d’écrire cet article (avril 2021), même si les écoles sont fermées, les Centres d’Insertion Socioprofessionnelle (AID au sein du MOC) sont restés ouverts.

     

    Mars 2020 : Lockdown en Belgique

    « Les stagiaires en parlaient entre eux et c’est vrai qu’il y a eu un peu d’absentéisme avant le fameux lock down parce que je pense qu’eux, ils étaient déjà un peu dans la peur pour certains, et donc ils s’étaient déjà mis, entre guillemets, en quarantaine. »

    Comme beaucoup d’autres en Belgique, chez Agora et Alterform, on le voyait venir sans vouloir vraiment y croire. Ce « tout le monde à la maison » va rompre le contact direct avec les stagiaires et les collègues. Passé le premier moment de stupeur et de flottement, il s’agira d’utiliser tout ce qui est disponible pour maintenir la relation, avant même de penser à maintenir le cadre formel de la formation ! Par des coups de fils hebdomadaires, des groupes WhatsApp et compagnie.

    « On rigolait, enfin on rigolait… on pariait sur le moment où ils allaient fermer ici en Belgique et moi je me souviens, je disais « Mais non ça n’arrivera pas » ! j’y croyais pas (…) je me disais « non, on n’en est pas à ce niveau-là » et il me semble que ce n’est même pas une semaine après cette conversation-là, ils ont fermé les écoles en Belgique et après c’était parti quoi.  (…) ça m’a paru soudain, je me disais qu’on y viendrait mais pas aussi vite quoi. C’est vrai qu’on a fermé du jour au lendemain, c’était particulier…l’ambiance était un peu spéciale.

    « On a envoyé des sms pour dire de ne pas venir le lendemain.  C’est compliqué parce du coup il n’y a pas de préparation ni pour eux, ni pour nous, et donc voilà, c’est un état de fait, on ne vient pas, qu’est-ce qu’on fait ?  Et du coup, pour maintenir le contact quand même on s’est vite rué sur tous les réseaux sociaux et tout ça.

    Ensuite, il faut revenir aux raisons d’être de leurs métiers : les apprentissages.  Selon la formation, ce sont bien évidemment des réalités différentes auxquels les formateur.trice.s doivent faire face.  Si poursuivre la formation d’Aide-soignante en ligne et par mail n’est pas impensable, dès qu’on parle de la formation « Coffrage- Maçonnerie », c’est tout de suite plus compliqué… L’équipement « numérique » des stagiaires est par ailleurs bien différent : certains sont à l’aise avec un PC, possèdent une connexion, ne fût-ce qu’un smartphone pour pouvoir suivre les cours, alors que pour d’autres, c’est quasi inexistant.  On essaye d’envoyer les documents par courrier, mais ça prend tellement de temps car la Poste est débordée à ce moment-là. Et puis faire les exercices seuls à la maison, avec les enfants, etc., ou ensemble avec le groupe, ce n’est pas la même chose. Pour ce qui est de pratiquer l’aide sociale en confinement, c’est compliqué : beaucoup de services sont difficiles à joindre, quasi tout se fait par mail ; expliquer comment remplir un document au téléphone à une personne qui débute en français, ça relève parfois du challenge.  Et encadrer des stagiaires dans un atelier ou se retrouver assis devant un PC, ce n’est pas vraiment le même métier.  Chacun va donc à la fois devoir se réinventer, prendre son mal en patience, recréer des nouveaux repères à son domicile, notamment face à l’outil informatique. Il faut aussi faire face aux questions des stagiaires « Quand est-ce qu’on recommence ? », « Est-ce qu’on pourra faire l’examen du permis de conduire ? », « Et pour le stage ? », et ne pas pouvoir y répondre car personne ne connait la réponse, ni le formateur, ni le directeur, ni le Forem, pas même la Région Wallonne.

    « Je me rappelle que j’ai entendu des stagiaires qui parlaient entre eux et quelqu’un qui disait « Voilà j’attends depuis un an ma place pour Alter Form et maintenant que j’ai trouvé, c’est quand que je vais avoir mon brevet ?! » Ils étaient un peu perdus aussi ! À mon avis, la personne elle a organisé sa vie plus ou moins et là d’un coup ça ferme, elle ne sait pas quoi faire.

    Les réalités sont bien différentes aussi selon la vie de famille des travailleurs, où les enfants sont à la maison, la cuisine devient le bureau, le numéro de téléphone personnel devient le numéro professionnel, …  Mais on se soutient entre collègues, et on sent une bienveillance de la part de la hiérarchie, on sent qu’« on n’a vraiment pas à se plaindre comparé à d’autres ».

     

    Mai 2020 : « On a reçu un mail ! On peut reprendre »

    Un jour enfin, ça y est, on peut revenir en présentiel, comme nous l’avertit un mail. Les travailleur.se.s constatent le plaisir pour les stagiaires de se retrouver enfin, mais on prend d’emblée conscience qu’« il y aura un avant et un après ». Certains, pris dans les peurs, ne sont presque pas sortis de chez eux durant tout le confinement, enfermé à la maison, dans un appartement, enfants compris.

    Pour la formation coffrage/maçonnerie, on en a perdu 1 ou 2 en cours de route. Ils avaient besoin de chercher du travail, pas le temps d’attendre la fin de cette période où les projets s’arrêtent net ou sont mis en attente : il y a un sentiment d’urgence à pouvoir continuer à avancer.  Mais, enfin, on peut s’y remettre ! La formation d’aide-soignante, « ouf ! elle est sauvée » ! Parce qu’il faut aussi tenir compte du cadre des pouvoirs subsidiant et des exigences du Forem. On va essayer de combler le temps perdu, pour que les compétences prévues soient développées malgré tout. Une formation qui devait se terminer fin janvier 2021 a pu être prolongée jusque fin juin. Les cours de français, quant à eux, peuvent reprendre pour les personnes débutantes. Des aménagements dans l’organisation sont mis en place : la règle générale est de diviser les groupes en 2, les horaires sont décalés pour que les stagiaires ne viennent pas s’ajouter aux usagers des transports en commun aux heures de pointes, des check-points sont installés, des masques distribués, un réfectoire réquisitionné pour donner cours, et certains donnent leur formation derrière un plexi.  Quelques temps avant le premier confinement, d’aucuns avaient exprimé des peurs face au virus, mais au retour, il y a le plaisir de recommencer, de se retrouver, et toutes les précautions sont de toute façon bien prises sur les lieux de formation. La prudence est toujours là, et ça rassure tout le monde. Parfois, malgré tout, les formateur.trice.s doivent rappeler le respect des consignes, « faire un peu la police ».

    À l’Agora, on tire aussi les premières leçons de cette expérience inédite. Il faut anticiper et accompagner les stagiaires pour qu’ils se familiarisent avec les programmes pour les cours en virtuel, permettre l’autonomie autant que possible. Les ressources sont là, dans les équipes il y a des collègues « qui gèrent bien tout ça » et qui transmettent aux autres.  En été, soit les formations continuent, soit elles se terminent, en attendant de tout recommencer en septembre.

    La mise en difficulté (en danger ?) du déroulement des apprentissages ne concernent pas seulement la survie des centres des formations et le maintien de l’emploi, il y a aussi un enjeu primordial pour les stagiaires qui ont des chances de trouver un emploi à la fin de leur formation. Une des conséquences de la fermeture des frontières est d’ailleurs une diminution de la circulation des travailleurs européens, ce qui augmente donc considérablement les chances de trouver un job pour les stagiaires en coffrage/maçonnerie. Concernant les aides-soignantes, la demande est également là. La crise sanitaire a révélé au grand jour l’âpreté du métier. Pour les stagiaires déjà présents, ça les a plutôt remobilisés, d’ailleurs il y en a qui ont fait du bénévolat dans des maisons de repos pendant le confinement. Par contre, l’attrait de ce type de formation a quelque peu baissé à la faveur de la pandémie : difficile de savoir ce que cela signifiera en terme d’inscription dans les années à venir. Enfin, et c’est fondamental, un centre de formation, c’est un lieu de vie, un lieu de lien social, de rencontres et d’échanges quotidiens.

    Pour certains, ne plus venir aux cours est synonyme de coupure avec le monde extérieur et la vie en société. On est dans un contexte où tout est fermé, les salles de sports, les cafés, les restaurants, et sans la formation, il ne reste plus rien et presque plus personne pour exister dans sa relation aux autres.

     

     

    Automne – hiver 2020 : « zoom,zoom,zoom » !

    On le sait aujourd’hui, le premier déconfinement n’aura été qu’une parenthèse estivale, et le 2 novembre il faudra à nouveau retourner à la maison et réintégrer le monde virtuel à temps plein. Les équipes sont, malheureusement, un peu plus aguerries pour y faire face.  Les apprenants des groupes de français du centre L’Agora sont désormais tous connectés, et les aides-soignantes et leurs formatrices s’y mettent dans la foulée. Par contre, pour apprendre à coffrer et à maçonner à distance, ce n’est pas Zoom qui va nous sauver. Pour ceux qui le pratiquent assidument, d’ailleurs, il est clair qu’on y perd quelque chose.  La participation aux séances n’est pas la même, et c’est plus fatigant pour les formateur.tice.s de donner une séance en virtuelle plutôt qu’en présentiel.  On n’est pas porté par la dynamique du groupe comme dans un cours normal.  Et c’est difficile de progresser au même rythme dans la matière.

    Mi-février, au moment du congé de Carnaval, l’étau se desserre et les Centres peuvent reprendre en présentiel, sous les mêmes conditions d’accueil qu’avant le deuxième confinement. Tel un effet secondaire de cette vie en pointillés que nous vivons depuis mars 2020, il est difficile de se situer dans le temps devenu confus, et les travailleurs ne savent plus nous dire exactement depuis quand ils ont pu recommencer en présentiel lorsque nous les rencontrons.  Dès que le travail a repris en cette fin d’hiver, l’impression que le deuxième confinement « est loin derrière nous » domine, alors que ça ne fait qu’un petit mois que les stagiaires sont de retour.

     

    Après un an, quel regard sur cette expérience ?

    Le caractère inédit, l’évènement historique que représente cette pandémie semble faire consensus. « C’est marqué au fer rouge », dit-on, ou encore « ce n’est pas dans 5 ans qu’on aura oublié tout ça ». D’un côté, on constate que ça a jeté une lumière crue sur les fragilités de nos systèmes, en particulier notre système politique démocratique censé garantir nos libertés. D’un autre côté, on se souvient un peu désabusé des projections passées du « monde d’après », qui avaient surgi avec le premier confinement. Or le « monde d’après », c’est maintenant. Et s’il y avait une vraie volonté de vivre autrement à la faveur de l’expérience inédite de ce premier confinement, c’est aujourd’hui complètement retombé : « On passe vite à autre chose : dès qu’on a pu refermer les yeux, on l’a fait ». Ce confinement n’est-il pas une expérience grandeur nature qui montre de manière évidente « qui a de la chance et qui n’en a pas ? »

    Mais même si c’est une expérience « dont on aurait bien pu se passer », elle aura au moins eu le mérite de nous permettre de nous arrêter un instant pour prendre conscience et réfléchir aux enjeux de nos pratiques quotidiennes, par rapport auxquelles il est difficile d’avoir ce regard attentif et réflexif. Ces quelques témoignages et ces réflexions ont été l’occasion de mettre des mots sur les réalités vécues dans des centres de formation qui se sont révélés être, outre des lieux d’apprentissage et de partage de compétences, de véritables de lieux de vie.

    Le travail a repris, mais on sent qu’il faut maintenant travailler avec ces incertitudes, on recommence, mais on ne sait pas s’il va falloir à nouveau retourner à la maison et reprendre en mode « distanciel ».  On continue à inscrire, des formations démarrent, en croisant les doigts, en espérant pouvoir aller jusqu’au bout de la formation.  Et le regard posé sur l’avenir est chargé de tout ce vécu.

     

    *Toutes les illustrations sont issues de la collecte de témoignages de stagiaires de l’Agora.

  2. Agora | Liège | Formations pour demandeurs d’emploi

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    Vous êtes en recherche emploi?

    – Le français est votre langue maternelle ou vous avez le niveau A2/B1? Vous êtes inscrit au Forem?

    Agora asbl vous propose de venir suivre « Action pour l’emploi », une formation de type court de 45h où nous pourrons ensemble décortiquer le marché de l’emploi et mettre de son coté toutes les chance de trouver l’emploi de vos rêves…

    Vous souhaitez plus de renseignements, contactez Mona au 0485/81.33.12

    IL RESTE QUELQUES DISPONIBILITES POUR LA SESSION QUI COMMENCE LE 18/03/2020

    Prochaine séance d’information le 6 mars à 13h30 à l’Agora, rue vivegnis 73, 4000 à Liège.

    – Le français n’est pas votre langue maternelle, mais vous avez un niveau A1-A2? Vous êtes inscrit au Forem?

    Agora asbl vous propose une formation de remise a niveau en français/mathématique afin de vous préparer aux tests d’entrée en formation professionnalisante, à un stage en entreprise et à la recherche d’emploi.

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  3. Liège | Débat du MOC : que peut-on attendre des partis ?

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    Alors que le Gouvernement fédéral n’est pas encore constitué, le MOC de Liège vous propose de découvrir un compte-rendu du débat organisé le 14 mai 2019. Qu’en est-il ressorti ? Quelles attitudes ont adoptés les partis présents face aux questions des organisations constitutives du MOC ? Un retour détaillé que nous vous proposons de découvrir sans plus attendre…

    Le mardi 14 mai le MOC de Liège et ses organisations constitutives -(CSC, Mutualité Chrétienne, Vie Féminine, Equipes Populaires & JOC) ainsi que ses organismes d’insertion socio-professionnelle Alter-Form et Agora mais également son comité d’Ici & d’Ailleurs-, recevaient cinq représentants de partis démocratiques pour un grand débat public à la Cité Miroir animé par Frédérique Matrich (RCF).

    A découvrir aussi : « Retour sur le cycle de visites organisé par le CIEP dans nos parlements »

    Damien Grégoire, secrétaire fédéral du Mouvement a ouvert la soirée non sans inquiétude : «  Nous sommes entrés dans une période de déclin démocratique. Un déclin profond qui touche une majorité de pays européens et occidentaux (…) Les prochaines élections [européennes] seront un test pour la démocratie et ses valeurs. Espérons qu’il ne s’agisse pas d’un crash test. »
    Une situation à laquelle il est nécessaire de répondre par l’exercice d’une citoyenneté « entière et continue  » dépassant le contexte ponctuel des élections.
    C’est dans cette nécessité de mobilisation collective pour l’égalité et l’émancipation que le travail du secteur associatif et des corps intermédiaires prend tout son sens : « Ils sont des leviers incontournables de la revalorisation de la démocratie » a tenu à souligner Damien Grégoire.

    La CSC et ses inquiétudes face à la réforme APE

    Les invités (Alda Greoli pour le CDH, Jean-Claude Marcourt pour le PS, Raphaël Dubois pour le MR, Olivier Bierin pour ECOLO et Raoul Hedebouw pour le PTB) ont ensuite pris pieds dans le débat face à l’épineux dossier APE (Aides à la Promotion de l’Emploi) : une réforme portée par le ministre de l’emploi Pierre-Yves Jeholet et vivement contestée par le secteur non-marchand en raison des risques de pertes d’emplois et de marchandisation du secteur : « Si demain vous êtes au pouvoir, quel sera votre projet par rapport au APE ? », lance la CSC.
    Du côté du CDH on souligne que la réforme APE telle qu’elle est sur la table « maintien l’ensemble du budget » et que le problème principal du dossier est la manière dont « certains » ont voulu précipiter les négociations. On maintient également le souhait de faire des APE une politique sectorielle et non plus une politique de l’emploi à proprement parler.
    Pour Jean-Claude Marcourt, il s’agit tout bonnement d’une « mauvaise réforme  » qui aurait coûté des milliers d’emplois. Si le PS devait arriver au pouvoir, il offrirait son soutien au secteur associatif et aux organisations syndicales plutôt que de les fragiliser.
    Pour le MR, cette réforme s’appuie surtout sur la nécessité de transparence : « On doit savoir exactement comment ce milliard d’euro d’argent public est dépensé  », souligne Raphaël Dubois qui ajoute que « le but n’était pas de casser le secteur associatif ». La preuve : la réforme prévoyait l’augmentation du budget total des APE, « même si certains secteurs risquaient d’être plus touché que d’autre », a-t-il ensuite concédé.
    « Prétexte ! » répond Olivier Bierin, derrière cette volonté de bonne gouvernance se cache en fait une volonté du ministre Jeholet de faire de sérieuse économies. S’il y avait bien un consensus sur la nécessité d’une réforme, celle-ci ne devrait pas menacer des emplois aussi importants.
    De côté du PTB le message est clair : s’il monte au gouvernement, la réforme sera abrogée. Pour Raoul Hedebouw, ce que cache cette réforme c’est un « combat de société global » entre les partisans d’une politique libérale et les autres.

    La Mutualité Chrétienne et son combat pour la suppression des suppléments d’honoraires (et des idées pour lutter contre le déclin de la médecine de première ligne)

    Les candidats ont ensuite été invités à s’exprimer sur la problématique des soins de santé. Pour la Mutualité Chrétienne, la Belgique se dirige vers un système de soin de santé à deux vitesses « avec des chambres individuelles qui ne sont accessibles qu’à ceux qui peuvent se le permettre ». Or, il n’est pas justifié de payer d’avantage en chambre individuelle pour des soins identiques. D’où la question suivante : « Pouvez-vous (…) soutenir l’interdiction de suppléments d’honoraires en hôpital ?  »
    Pour Raoul Hedebouw, « le PTB est le seul parti dont le combat pour la suppression des suppléments honoraires figure clairement dans le programme », on ne peut continuer à entrer malade à l’hôpital et en ressortir pauvre !
    Même son de cloche chez ECOLO qui soutient cette revendication et ajoute que le système des soins de santé doit être repensé via, notamment, un accent mis sur la « première ligne » et la multiplication des maisons médicales.
    Du côté du MR on affirme que les suppléments d’honoraires ne sont pas acceptables, d’autant plus lorsqu’ils sont imposés à des patients en situation d’urgence… Cependant, Raphaël Dubois tempère «  si certains patients souhaitent payer plus pour être soignés par les meilleurs spécialistes, c’est un droit qu’il faut respecter. »
    Jean-Claude Marcourt quant à lui, ne mâche pas ses mots : « Ces cinq dernières années, on a assisté à la destruction de notre système de santé ! », lance-t-il. Il considère que le refinancement des hôpitaux et la suppression des suppléments d’honoraires devraient être la priorité du nouveau gouvernement.
    Alda Greoli exprime le même souhait et ajoute : « Si l’argent gaspillé dans des assurances hospitalisation et dans des Assurances Groupe était utilisé de manière collective, cela permettrait à tous les Belges de ne plus payer plus de cinquante euros dans un hôpital ! ».
    Les cinq intervenants s’accorderont également tous sur le souhait exprimé par la Mutualité Chrétienne de réinvestir dans la médecine de première ligne notamment via la création de maisons médicales.

    Les équipes populaires et leurs inquiétudes face aux logement précaires…

    Du côté des Equipes Populaires, on souhaite interroger sur le mal-logement : que sont prêts à mettre en œuvre les partis pour développer une réelle politique de rénovation énergétique qui touche les ménages confrontés à la précarité et au mal-logement ?
    « A ce niveau, c’est une législature perdue », affirme Olivier Bierin. Il faut décupler les moyens alloué aux politiques environnementales.
    Dans l’optique de toucher les personnes précarisées, il faudrait, selon ECOLO, développer des projets de rénovation par quartiers entiers basés sur un système de tiers investisseur et impliquant le secteur associatif, « c’est du win-win : cela crée de l’emploi local, ça économise de l’énergie et les gens payent moins à la fin du mois. »
    Du côté du MR on est également favorable au maintien du système de prêts à taux zéro et au développement d’un système de tiers investisseur.
    Au PTB, on constate que le marché libre avec investissements uniquement individuels ne fonctionne pas. On déplore également l’inexistence de grands plans d’investissements publics et l’on estime que sans un investissement de minimum 10 milliards d’euros en la matière, on n’arrivera pas aux objectifs du GIEC.
    Du côté du PS, Jean-Claude Marcourt insiste sur le fait que, pour traiter la précarité, la première chose à faire est de relever les allocations sociales à 110% du seuil de pauvreté, relever les pensions, le salaire minimum et rendre du pouvoir de négociation salariales aux travailleurs.
    Il insiste également sur l’intérêt de développer un système de « tiers investisseurs » y compris pour les locataires qui devraient pouvoir financer ce type de rénovations.

    Vie Féminine sur la question des pensions précaires allouées aux femmes…

    C’était ensuite au tour de Vie Féminine d’interpeller les candidats : « 2/3 des pensions sous le seuil de pauvreté sont allouées à des femmes… Comment allez-vous garantir le droit à vivre dignement, en tenant compte des réalités de vie des gens et en particulier des femmes, et garantir une pension à 1500 euros minimum indexé pour tous et toutes quelque-soit son parcours de vie ?  »
    Du côté du CDH et du PS on ne s’étend pas : leur volonté est que les pensions soient de 1500 euros minimum et indexée pour tout le monde.
    Au niveau du MR, Raphaël Dubois rappel que le problème des pensions est un problème global datant de bien avant cette législature. Il ajoute : « le calcul de la pension se fait sur la base de ceux qui travaillent aujourd’hui. Promettre une pension à 1500 euros (…) je pense que personne au sein du MR ne s’y risquerait. »
    Pour Olivier Bierin, il ne s’agit pas d’un manque de moyen mais d’un manque d’imagination. La Belgique n’a jamais produit autant de richesse, «  c’est une question de volonté politique d’aller chercher, ou pas, l’argent là où il est !  »
    Du côté du PTB on enchéri : la pension à 1500 euros est un combat à mener ! Raoul Hedebouw rappel également la volonté du PTB de ne plus prévoir aucune réduction de cotisations sociales. Et pour cause, elles sont la base du financement de la Sécu : « Pour une gauche authentique, c’est un point important qui permettre de financer des pensions décentes. »

    Les JOC et cette prison appellée « Vottem »

    Les JOC, quant à eux, souhaitaient s’exprimer au sujet du centre ferme de Vottem, «  une prison  » qui devrait selon eux avoir été démantelée depuis longtemps.
    Pour Olivier Bierin, les politiques migratoires en Belgique sont aberrantes.
    La priorité d’ECOLO serait de faire sortir les familles des centres fermés pour ensuite passer à des centres ouverts. Il soutient également la mise en place de critères de régularisation clairs : « 17.000 morts en méditerranée depuis 2014, ça suffit  ».
    Même son de cloche chez Raoul Hedebouw et Jean-Claude Marcourt : il faudrait fermer Vottem. La situation des migrants au Parc Maximilien est, elle aussi, un scandale.
    Alda Greoli qualifie quant à elle la manière dont le gouvernement a traité les familles accueillant des réfugiés de «  honte » et ajoute : « le pays est en capacité de les accueillir alors faisons-le !  ».

    Le comité d’Ici et d’Ailleurs et la logique difficile des permis de travail B

    C’est ensuite sur une situation problématique que le comité d’Ici & d’Ailleurs a voulu attirer l’attention des candidats : la logique des permis de travail (pour les pays avec lesquels la Belgique a un accord) place le travailleur dans une situation de totale dépendance par rapport à son employeur : s’il met fin au contrat de travail, le travailleur perd son titre de séjour. Sur le terrain, cela engendre des situations d’exploitation et de misère, voire de traite des êtres humains. Sur le marché du travail, cela engendre un effet de dumping social invisible. Nombre sont en effet les travailleurs en permis B à relater être payés officiellement dans les barèmes du secteur mais devant reverser une part importante de leur salaire de la main à la main sous la menace de leur employeur.
    Face à ce constat, tous les partis présents se disent prêt à se mettre autour d’une table pour essayer de dégager des solutions et affirment que de telles situations doivent être dénoncée et punies sévèrement.

    Les ainés du MOC à propos des richesses de la vieillesse…

    Du côté des ainés du MOC on souhaitait attirer l’attention sur le fait que la vieillesse est toujours abordée en terme de coût. Mais que pensent les partis des richesses de la vieillesse ?
    D’emblée, Alda Greoli, fait valoir le projet d’Assurance Autonomie qui montre tout l’intérêt que le CDH porte à la vieillesse. Elle ajoute : la richesse de la vieillesse c’est « sa capacité d’animation et de transmission », le secteur associatif ne serait pas le même sans elle. Raphaël Dubois, pour le MR, rejoint totalement son homologue.
    « Mon parti ne pense pas que les ainés coûtent ! » enchaîne Jean-Claude Marcourt, « la pension est un salaire différé !  ». Il souligne que le PS soutient l’idée d’une assurance autonomie, mais « pas celle de madame Greoli. »
    Du côté d’ECOLO, on affirme que la richesse des travailleurs âgés est leur expérience. C’est d’ailleurs pour cela que le parti propose de développer le plan « Tandem » qui permettra aux plus âgés de prendre leur pension en douceur et de faire partager leur expérience aux plus jeunes.
    Au PTB, on n’est pas non plus pour une assurance autonomie que « remettrait une austérité entre générations en région wallonne ». Il s’oppose également aux attaques contre les prépensions qui priveraient les ainés de belles années riches au niveau culturel, social et familial.

    Le CISP « Alter Form » face au changement de statut des aide-soignant.e.s

    La principale préoccupation du centre d’insertion socio-professionnelle Alter Form, qui forme chaque année des aide-soignantes, est la réforme de leur profession : les aide-soignant(e)s devront bientôt poser plus d’actes de soins, sans augmentation de salaire et avec une augmentation du temps de formation jugée insuffisante…
    Pour le CDH et le PS pas de doute : « Maggie De Block a débloqué ». Si on manque d’infirmières.ers pour poser certains actes médicaux, c’est parce que les conditions de travail sont si difficiles que beaucoup d’entre elles.eux quittent la profession. C’est à ce niveau qu’il aurait fallu agir en revalorisant la profession et en relevant les salaires. Il faut refinancer le secteur.
    Du côté d’Olivier Bierin même son de cloche : s’il n’a pas souhaité s’étendre sur une question qu’il a reconnu ne pas maîtriser totalement, il a cependant affirmé qu’il fallait revaloriser le secteur et équilibrer les revenus des professionnels de la santé

    Pour Raphaël Dubois, «  le but était surtout la possibilité de poser plus d’acte et acquérir une possibilité de développer leur travail dans les hôpitaux. On casse toujours Maggie De Block mais les régions ont aussi leurs responsabilités ! »
    Après un échange avec la salle, la soirée s’est terminée autour d’un verre… L’occasion de poursuivre les discussions entamées et de penser des projets d’avenir…
    Pas de doute en tous cas, le MOC de Liège sera attentif à tous ces éléments durant la prochaine législature

  4. Liège | Parcours d’intégration : inscriptions ouvertes pour la formation ILI à l’Agora

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    L’ASBL Agora et le Ciep de Liège, organisent une formation intensive FLE / citoyenneté dans le cadre du parcours d’intégration.
    Cette formation qui débutera le 19/08 comprend 24 heures de FLE (Français Langue Etrangère) et 4 heures de citoyenneté par semaine.

    Des séances d’information sont organisées tous les lundis à 14h30 dans les locaux de l’Agora (Rue Vivegnis, 73 – 4000 Liège).

    Le niveau de français minimum demandé est A1.1 (un test de positionnement sera réalisé lors de l’inscription).

    Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Ainoa Falisse (04/227.21.89)

  5. Liège | Fête de fin d’année réussie à l’Agora

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    L’Agora, centre d’alphabétisation du MOC de Liège, était en fête ce jeudi matin.
    La cour intérieure du bâtiment, baignée de soleil, s’est animée autour des stagiaires, de leurs familles, de leurs amis ainsi que du personnel, réunis pour l’occasion.
    Animation musicale, jeux d’extérieur, décoration… les stagiaires avait eux-mêmes aménagé l’espace verdoyant pour marquer la fin de l’année.
    Les plus téméraires ont dansé au rythme des musiques festives diffusées par le Dj, d’autres ont préféré le tir-à-l’arc… mais tous ce sont amusés en ce temps de midi festif !
    « Certains reviendront l’an prochain, d’autres ont fini leur formation et ne reviendront plus« , explique Ainoa, responsable du suivi psycho-sociale des apprenants. « Aménager ce genre de moment permet de marquer le coup et de créer une cohésion au sein de l’asbl » enchéri Julie, coordinatrice.
    C’est donc autour d’un verre et d’un généreux buffet que certains ce sont réunis pour la dernière fois… Pour d’autres, ce n’est qu’un ’aurevoir’ avant de se reposer quelques semaines pour recommencer l’année du bon pied en septembre !

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