Article paru dans le dernier trimestriel du Ciep Communautaire »L’Esperluette » sur l’exposition « Nous sommes » qui a eu lieu l’été dernier à l’Agora.

Retrouvez l’Esperluette en version numérique en suivant ce lien: L’Esperluette (ciep.be)

 

 

 

Témoignages

Fête de fin d’année réussie à l’Agora

L’Agora, centre d’alphabétisation du MOC de Liège, était en fête ce jeudi matin.
La cour intérieure du bâtiment, baignée de soleil, s’est animée autour des stagiaires, de leurs familles, de leurs amis ainsi que du personnel, réunis pour l’occasion.
Animation musicale, jeux d’extérieur, décoration… les stagiaires avait eux-mêmes aménagé l’espace verdoyant pour marquer la fin de l’année.
Les plus téméraires ont dansé au rythme des musiques festives diffusées par le Dj, d’autres ont préféré le tir-à-l’arc… mais tous ce sont amusés en ce temps de midi festif !
« Certains reviendront l’an prochain, d’autres ont fini leur formation et ne reviendront plus« , explique Ainoa, responsable du suivi psycho-social des apprenants. « Aménager ce genre de moment permet de marquer le coup et de créer une cohésion au sein de l’asbl » enchéri Julie, coordinatrice.
C’est donc autour d’un verre et d’un généreux buffet que certains ce sont réunis pour la dernière fois… Pour d’autres, ce n’est qu’un ’au revoir’ avant de se reposer quelques semaines pour recommencer l’année du bon pied en septembre !

Rencontre avec les participants du salon des professionnels

Vendeurs, agent(e) d’accueil, coiffeur, technicienne de surface, professionnelle des Parcs et Jardins, chauffagiste, cariste, couturier… nombreux étaient les professionnels à s’être déplacés à l’occasion du deuxième Salon de rencontre entre stagiaires et professionnels organisé par l’Agora.

« L’objectif est de permettre aux stagiaires de discuter concrètement de leur projet professionnel, explique Ainoa, assistante sociale et animatrice. Nous avons sondé les stagiaires sur leurs projets d’avenir et nous avons recherché les professionnels en fonction. »

C’est donc bien une matinée sur mesure qui est ici proposée aux apprenants de l’asbl. « On l’avait déjà fait l’an dernier et ça avait vraiment bien fonctionné. Les retours des professionnels, par exemple, étaient supers bons. Ils avaient vraiment trouvé ça enrichissant. »

En effet, à la table destinée aux aspirants travailleurs du secteur Parc et Jardin se trouve Joséphine Fortunato : « J’ai été contactée via Facebook par une employée d’ici. En fait, je ne travaille pas vraiment dans le domaine, je suis maraîchère. J’ai fait de mon mieux pour informer les stagiaires et je donnerai leurs coordonnées à quelques personnes que je connais dans le secteur. » Interrogée sur ses motivations à participer à cette matinée elle répond : « Je pense que l’échange et le partage sont notre avenir. Sans ça, tout va se casser la figure ! »

« Je pense que l’échange et le partage sont notre avenir. Sans ça, tout va se casser la figure »

Du côté des vendeurs, même son de cloche : « On est venu pour partager notre passion du métier, explique Sébastien. « La vente, c’est avant tout un contact avec les clients. Il faut connaître ce que l’on vend et être honnête, c’est important ! »

Un enthousiasme partagé les stagiaires : « J’aime aller dans les magasins, raconte Fan (actuellement en remise à niveau français dans le but de faire une formation). J’aime y être bien accueillie et voir les produits. Je n’aime pas acheter sur internet, j’aime les contacts. »

Un peu plus loin, trois aspirants coiffeurs écoutent attentivement les propos de Manuel. Parmi les questions les plus fréquemment posées, celle du salaire, des relations avec la clientèle et de la formation nécessaire : « J’ai déjà travaillé comme coiffeuse au Liban, explique Berivan, en septembre j’ai commencé une formation en coiffure à l’IFAPME mais ils m’ont dit que mon niveau de français n’était pas assez bon… ». Elle poursuit donc son apprentissage du français à l’Agora.

« Ici c’est dur, renchéri Otman, Irakien, en souriant. Au pays ce n’est pas comme ça. Si tu veux devenir coiffeur, tu demandes à de la famille ou des amis coiffeurs qu’ils t’apprennent et qu’ils te fassent travailler. Ici c’est différent, tu dois faire une formation de trois ans ( !), avoir plein de papiers… »

Mohammed, quant à lui, travaillait comme maçon en Irak : « Je ne veux plus être maçon. C’est vraiment dur, surtout quand il fait chaud. Maintenant j’ai aussi envie de faire de la coiffure. »

En fin de matinée nous rencontrons Dogan, ancien stagiaire de l’Agora venu aujourd’hui partager son expérience professionnelle : « Je suis couturier et j’ai ouvert mon magasin à Herstal il y a quelques années. On y travaille en famille. »
Intéressé par la couture depuis l’adolescence, Dogan a lancé son magasin « Couture Star » en 2015 grâce aux conseils et au financement de MicroStart. En 2018, il a reçu “le prix du public”, lors du concours « entrepreneur de l’année ».

Un témoignage encourageant pour les stagiaires présents ce jour-là…