Verviers | Mon expérience d’animation au Musée du Capitalisme

Le Musée du Capitalisme à Verviers, c’est fini… Une aventure de six semaines (janvier-février 2020) s’achève pour tous les partenaires du projet et pour notre animateur Benoît. Voici son retour en tant qu’animateur CIEP Verviers.

Le Musée du Capitalisme, c’était tout d’abord une aventure commune avec une dizaine d’organisations issues du monde associatif verviétois. En effet, on oublie trop souvent que la venue d’une telle exposition n’est que la face émergée de l’iceberg. En amont, on retrouve tout le travail – invisible – des partenaires qui se sont réunis pendant des mois afin d’assurer l’aboutissement de cet imposant projet. Au cours de plusieurs réunions préparatoires, j’ai pu rencontrer les animateurs et permanents de ces différentes associations œuvrant ensemble afin de questionner notre système économique et social. Beaucoup d’échanges, d’idées et de rires en sont ressortis et après une formation intensive de deux jours, nous étions prêts à être « guide » au Musée du Capitalisme. Cette formation était au premier regard surprenante. Contrairement aux autres musées où les guides sont les détenteurs d’un savoir à transmettre, nous avions été formés à être des « accompagnateurs » pour les visiteurs. Loin d’être des « experts du capitalisme », notre rôle était davantage d’aider à la compréhension tout en suscitant des débats tout au long de la visite dans une démarche d’éducation permanente. Nous devions aider les citoyens à mieux comprendre le système qui les entoure.

Le Musée du Capitalisme, c’était aussi une aventure humaine avec des citoyens qui ont visité l’exposition. Seul ou avec un autre animateur, j’ai guidé au total une dizaine de groupes. Ce fut la première de mes visites, avec les aînés du MOC Verviers, qui fut la plus stressante. Par la suite, j’ai aussi bien guidé des membres d’une table de conversation FLE (Français Langues Etrangères) que des permanents de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien. Cela a évidemment nécessité une adaptation du contenu et de sa transmission car le musée se veut accessible à toutes et à tous. Dans les faits, le public était vraiment au centre de nos préoccupations. L’objectif étant de faire réagir les visiteurs, j’ai parfois endossé le rôle de l’avocat du diable pour susciter le débat. Les réactions ont été fort diverses et variées et certaines m’ont laissé perplexe. D’autres avis m’ont surpris, comme la croyance absolue de certains dans le « rêve américain » (idée selon laquelle n’importe quelle personne par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère) qui était totalement remis en question avec la « Marche des privilèges » (une animation voulant aider à prendre conscience de l’existence de privilèges dans notre société dès la naissance). Cet élément démontre aussi que l’exposition n’attirait pas seulement que des « convaincus ». Evidemment, le but n’était pas de fustiger des opinions développées par un visiteur mais bien au contraire, de débattre tous ensemble sur ces questions sociétales et environnementales.

La dernière salle consacrée aux alternatives au capitalisme était à mon sens la plus intéressante. Elle paraissait immense en comparaison aux trois pièces précédentes (origines, espoirs et limites)…Ce hasard n’illustre-il pas ironiquement l’important chemin qu’il nous reste encore à accomplir ? Quoi qu’il en soit, cette salle permettait de sortir du cadre théorique car de nombreuses personnes, dont moi, ont pu découvrir des alternatives locales et concrètes (Vervîcoop, Terreau Urbain, Croc’Espace, Le Val’heureux, etc.).

 

Cette magnifique aventure s’est terminée le 23 février dernier. C’est naturellement avec un petit pincement au cœur que j’ai vu partir cet outil de citoyenneté active. Cette expérience – trop courte diront certains – a été à mon avis une franche réussite au vu du succès des visites !

 

 

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