Manifestation « 25 ans, Vottem, je n’accepte toujours pas! » dimanche 14 avril
25 ans, Vottem, je ne l’accepte toujours pas !
Il y a 25 ans, en mars 1999, s’ouvrait le centre fermé pour étrangers de Vottem. Aujourd’hui, il existe en tout 6 centres fermés pour étrangers en Belgique dont actuellement un seul en Wallonie. En 2023 ils ont une capacité théorique d’environ 700 places. En 2023, 8333 personnes ont été éloignées de Belgique, dont 3383 à partir d’un centre fermé par une expulsion forcée, 1843 refoulements directement à l’arrivée à l’aéroport, 3107 départs « volontaires » (Le Soir 6/02/24) . De nouveaux centres fermés sont en projet : à Jumet, à Zandvliet, et un autre à Jabbeke remplacerait celui de Bruges, afin d’augmenter encore le nombre de retours forcés. Ce durcissement de la politique migratoire de l’Etat belge est à mettre en lien avec la contamination des idées de l’extrême-droite.
Nous n’acceptons pas :
- Le renvoi vers leurs pays d’origine des personnes alors qu’elles ont fui des persécutions de toutes sortes, qu’elles soient politiques, racistes, sexistes ou homophobes etc.. Ou encore la guerre, les conséquences du réchauffement climatique, la misère liée à l’exploitation. Beaucoup n’ont pu obtenir un titre de séjour en Belgique, à cause de la politique restrictive de l’Etat belge en matière d’asile, mais aussi d’accès au regroupement familial, d’obtention d’un permis de travail ou d’un séjour étudiant etc.
- La détention sur simple décision d’une administration, l’Office des Etrangers ; il ne s’agit pas d’une ordonnance judiciaire, d’un délit, mais d’un enfermement arbitraire, contraire aux Droits Humains.
- La violence exercée à l’égard de ces personnes : les centres fermés ont comme objet la mise en œuvre du processus d’expulsion, tout est organisé pour briser la résistance à celle-ci. Dès qu’un.e détenu.e proteste contre les conditions de détention ou se montre opposé à son expulsion, il se retrouve au cachot -prison dans la prison- , ou en isolement, cachot déguisé ! La réalité des centres fermés, ce sont aussi des décès : suicides, décès de personnes mises au cachot alors qu’elles sont dans une situation de santé préoccupante. Ce sont des insultes, des tortures, des coups, portés au paroxysme au moment de l’expulsion.
- La maltraitance: la récente grève du personnel du centre fermé de Vottem en décembre 2023 a mis en lumière des conditions sanitaires et de vie déplorables non conformes à la dignité humaine. Dans les centres fermés se trouvent aussi des personnes malades, vulnérables, dont les soins ne sont pas pris en charge.
- La séparation des familles qui devient définitive au moment de l’expulsion : une étude récente de JRS (Jesuit Refugee Service) – pdf (jrsbelgium.org – montre que 40% des personnes détenues ont une famille en Belgique, belge, européenne, ou étrangère avec titre de séjour ! Leurs enfants en souffrent quotidiennement, ainsi que leurs parents, leurs conjoint.e.s.
- Le retour volontaire imposé par des Coachs de l’Office des Etrangers aux « sans-papiers » convoqués qui, s’ils n’obtempèrent pas, sont menacés de détention et d’expulsion.
- L’absence de perspective de régularisation du séjour pour celles et ceux qui ont tissé des liens et construit leur vie ici, et vivent au quotidien dans la précarité et la surexploitation.
- Le non-hébergement des demandeurs d’asile, laissés pendant des mois à la rue au mépris de toutes les conventions internationales !
- Le futur Pacte Européen sur l’Asile et la Migration qui renforcera l’Europe forteresse par des centres fermés aux frontières extérieures prévus aussi pour des familles.
Nous revendiquons :
- La suppression des centres fermés pour étrangers
- L’arrêt des expulsions
- Une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
- Le droit de vivre en famille
- La régularisation des sans-papiers
- Le respect du droit d’asile, la liberté de circulation