Verviers | Carte-blanche | Stop au statut de cohabitant·e
Le statut de cohabitant·e
Que d’énergie et d’argent pour… renforcer la précarité !*
Le statut de cohabitant·e est, par essence, un système inégalitaire. Il est aussi dépassé par les évolutions de la société. Attention, il ne doit pas être confondu avec la cohabitation légale (protection légale pour deux personnes vivant ensemble). L’existence de ce statut renforce l’appauvrissement d’une population déjà fragilisée !
Mis progressivement en place à partir de 1974 suite à la crise économique, cette discrimination repose sur la prise en compte de la situation du ménage dans le calcul des allocations de remplacement (CPAS, mutuelle, chômage, incapacité de travail,…). Ainsi, le/la cohabitant·e, considéré·e comme « à charge » d’un membre du ménage ayant des revenus, reçoit une allocation réduite de plusieurs centaines d’euros par rapport à la personne isolée.
Cette situation injuste n’est pas marginale. Elle concerne plus de 3.600 chômeur·euses dans l’arrondissement de Verviers et près de 2.300 bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale. Il faudrait encore ajouter à ces chiffres, celui des personnes en incapacité de travail…
Un casseur de solidarité :
Ce statut archaïque pénalise les diverses formes de cohabitation (familiales, amicales ou citoyennes) avec des personnes de tout âge, qui, par choix ou par nécessité, tentent de se regrouper sous un même toit pour obtenir un logement abordable de qualité. Les colocations (avec ou sans lien de parenté), les habitats groupés, les logements intergénérationnels sont particulièrement concernés.
Il sanctionne aussi particulièrement les femmes.
Cotisation pleine, droit partiel :
Ce statut constitue également une injustice en matière de droits à la sécurité sociale. Une personne cohabitante, qui perd son emploi, est particulièrement lésée. Selon nous, toute personne, qui a cotisé pleinement pour la sécurité sociale, doit pouvoir bénéficier des mêmes droits et ne pas être impactée financièrement en fonction de son choix de mode de vie.
Visites domiciliaires, intrusion dans la vie privée :
Enfin, le statut de cohabitant·e engendre une intrusion dans la vie privée en raison des visites domiciliaires qui sont effectuées par le contrôle social. En plus de créer une certaine défiance envers les institutions et du caractère intrusif de cette pratique, les assistant·es sociaux·les sont dévié·es de leur mission fondamentale, à savoir l’aide et l’accompagnement des allocataires sociaux.
Son existence engendre, pour les CPAS comme dans la Sécurité sociale, des frais important, notamment au niveau du contrôle des allocataires. Son maintien représente donc un coût qui n’est jamais pris en considération.
Un objectif, sa suppression à la prochaine législature :
Le PAC, le CIEP, le CRVI, la FGTB, la CSC, Lire et Ecrire et le CEPAG appellent à la suppression du statut de cohabitant·e. Nous relayons ainsi la campagne nationale menée par le PAC, le CIEP et le MOC et nous nous inscrivons dans la continuité d’un combat mené par de nombreuses institutions depuis plusieurs décennies. Ensemble, nous voulons que la suppression de ce statut soit à l’agenda politique des élections de 2024.
Le maintien de ce statut est un choix politique. Il a déjà été temporairement suspendu durant les confinements, puis une deuxième fois lors de l’hébergement d’urgence des victimes des inondations de l’été 2021 et une nouvelle fois pour l’accueil des réfugié·es fuyant la guerre en Ukraine. À nos yeux, cela démontre que cette revendication est possible à mettre en place. Cette mesure redonnera aussi du pouvoir d’achat aux personnes concernées qui consommeront davantage.
Nous vous invitons à signer la pétition exigeant la fin du statut de cohabitant·e et à bloquer votre soirée du 13 octobre. La pièce « Cohabicata », qui traite avec humour de cette thématique, sera jouée au Centre Culturel Dison (Espace Tremplin).
Organisations signataires : CIEP Verviers – PAC Verviers – CRVI – FGTB Verviers-Ostbelgien – CSC Liège-Verviers-Ostbelgien – Lire et Ecrire Verviers – CEPAG Verviers
*Parue dans Le Vlan-Quinzaine le 28 juin 2023.